Vitamine E : avantages, effets secondaires, posologie et interactions

La vitamine E est essentielle au fonctionnement normal du corps humain. Elle joue un rôle central dans votre système immunitaire et fonctionne comme un antioxydant, neutralisant les radicaux libres qui endommagent les cellules au niveau génétique.

Contrairement à la vitamine C, la vitamine E est liposoluble, ce qui signifie qu’elle est dissoute dans les graisses et peut être stockée dans le foie et les tissus adipeux du corps. On trouve la vitamine E dans les huiles végétales, les œufs, la viande, la volaille, les céréales, les fruits et les légumes.

Bien que vous puissiez généralement obtenir toute la vitamine E dont vous avez besoin grâce à une alimentation équilibrée, il existe des situations dans lesquelles un supplément de vitamine E peut aider à prévenir ou à traiter certaines maladies. La carence en vitamine E est considérée comme rare dans le monde développé, sauf chez les bébés prématurés de faible poids de naissance ou chez les personnes atteintes de troubles génétiques rares comme l’abalipoprotéinémie ou l’ataxie avec carence en vitamine E.

Vous pouvez également développer une carence si vous souffrez d’un trouble de malabsorption tel que la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse, dans lequel la vitamine E est moins bien absorbée par les intestins.

Comme la vitamine E ne peut pas être synthétisée par l’organisme et qu’elle doit être obtenue par l’alimentation ou par des suppléments, elle fait partie des éléments qualifiés de nutriments essentiels.

Avantages pour la santé

En tant qu’antioxydant, la vitamine E est souvent vantée pour sa capacité à combattre le stress oxydatif qui endommage les cellules au fil des années et des décennies. Certains praticiens alternatifs pensent que cela peut ralentir ou prévenir certains troubles liés au vieillissement comme les maladies cardiaques, le diabète, la maladie d’Alzheimer et le cancer. Les mêmes effets sont censés ralentir le processus de vieillissement lorsqu’ils sont appliqués sur la peau sous forme de pommade ou de crème topique.

Certaines de ces allégations de santé sont mieux étayées par la recherche que d’autres.

Complications de la grossesse

La vitamine E est couramment prescrite en fin de grossesse pour réduire le risque de prééclampsie, une complication potentiellement dévastatrice causée par une augmentation soudaine de la pression artérielle. Cependant, une revue publiée en 2015 n’a pas trouvé suffisamment de preuves pour soutenir cette utilisation.

Troubles du système nerveux

La vitamine E facilite la transmission des signaux électriques entre les cellules nerveuses (neurones) du cerveau et du corps. Pour cette raison, certains pensent que la vitamine E peut contribuer au traitement des troubles du système nerveux comme la maladie d’Alzheimer et l’épilepsie. Les preuves à l’appui de ces affirmations sont, au mieux, mitigées.

Si certaines recherches ont suggéré que la vitamine E peut ralentir la perte de mémoire chez les personnes souffrant d’un Alzheimer modérément sévère, rien ou presque ne prouve qu’elle puisse empêcher la progression de la maladie ou inverser ses symptômes, selon un examen des études réalisé en 2016.

Le seul domaine dans lequel les suppléments de vitamine E peuvent être bénéfiques est le traitement de l’ataxie, un trouble héréditaire du mouvement associé à une grave carence en vitamine E. Les suppléments de vitamine E font partie intégrante du traitement et il a été démontré qu’ils améliorent la mobilité chez certains.

La vitamine E peut également s’avérer utile pour prévenir la neuropathie périphérique induite par les médicaments. Certaines données indiquent que les suppléments de vitamine E peuvent ralentir la destruction de l’enveloppe isolante des cellules nerveuses, appelée myéline, causée par une exposition prolongée à certains médicaments, notamment les antirétroviraux du VIH ou les agents de chimiothérapie comme le cisplatine. Cependant, une méta-analyse publiée en 2016 a indiqué que la vitamine E n’était pas utile pour prévenir la neuropathie périphérique due à la chimiothérapie.

Maladies oculaires

La vitamine E fait partie intégrante de la santé oculaire, en contribuant à l’autoréparation de la rétine, de la cornée et de l’uvée (la partie pigmentée de l’œil). À titre d’exemple, un examen des études publié en 2015 dans Public Health Nutrition a conclu qu’une supplémentation en vitamine E était associée à un risque réduit de cataractes liées au vieillissement.

Les suppléments de vitamine E ont été utilisés pour traiter un trouble oculaire chez les nouveau-nés connu sous le nom de rétinopathie de la prématurité. Toutefois, un examen des études publiées en 2003 a révélé que l’administration de vitamine E aux nouveau-nés pouvait être utile, mais qu’elle augmentait également le risque d’infections potentiellement mortelles.

En revanche, des doses trop élevées de vitamine E peuvent accélérer le rythme de la perte de vision chez les personnes atteintes de rétinite pigmentaire.

Maladie du foie ou des reins

La vitamine E ne peut ni traiter ni prévenir les maladies du foie, mais elle peut contribuer à ralentir leur progression.

Selon une étude publiée en 2015 dans Hepatology, un supplément quotidien de 800 UI de vitamine E a ralenti le rythme de la fibrose (cicatrisation) chez les personnes atteintes de stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) et de stéatohépatite non alcoolique (NASH).

En outre, la vitamine E a peu ou pas d’effet sur les maladies alcooliques du foie.

La vitamine E peut être utile dans le traitement de certains types d’hépatite B chronique.

Maladies cardiaques et cancer

La croyance de longue date selon laquelle la vitamine E peut réduire le risque de maladie cardiaque ou de cancer reste largement non prouvée.

Un examen des études publié en 2005 dans la revue Annals of Internal Medicine, qui a évalué plus de 135 000 dossiers de patients, a conclu qu’il n’y avait aucune association entre la supplémentation en vitamine E et le risque de maladie cardiaque ou de cancer.

Au contraire, des doses élevées de vitamine E (400 UI ou plus) étaient associées à une durée de vie légèrement réduite par rapport à un placebo. Cela pourrait être dû au risque accru d’accident vasculaire cérébral hémorragique qui, selon certains scientifiques, est lié à la supplémentation en vitamine E.

De même, certaines données indiquent que les suppléments de vitamine E à forte dose peuvent augmenter le risque de cancer de la prostate.

Troubles de la peau

La vitamine E est commercialisée de manière agressive par les fabricants de cosmétiques comme un composé « anti-âge ». La plupart des preuves actuelles ont montré que de telles allégations sont exagérées.

D’autres, en revanche, ont suggéré que la vitamine E peut contribuer à la cicatrisation en hydratant la peau, en inhibant la production de collagène et en réduisant l’inflammation qui peut entraîner des lésions tissulaires.

Une étude publiée en 1999 dans Dermatologic Surgery a largement démenti ces allégations, affirmant que la vitamine E n’a rien fait pour réduire l’apparence des cicatrices. De plus, 33 % des personnes qui l’ont utilisée ont développé une réaction cutanée allergique connue sous le nom de dermatite de contact.

Effets secondaires possibles

Les suppléments de vitamine E sont rarement nocifs s’ils sont pris à la dose quotidienne recommandée. Il n’en va pas de même si la vitamine E est prise à des doses supérieures à 300 unités internationales (UI) par jour.

Selon une étude publiée en 2010 dans le BMJ, la prise quotidienne de 300 à 800 UI de vitamine E peut augmenter de 22 % le risque d’accident vasculaire cérébral hémorragique.

Même des doses inférieures à cette valeur peuvent provoquer des effets secondaires tels que des nausées, des vomissements, des maux d’estomac et des diarrhées.

La vitamine E peut ralentir la coagulation du sang et doit être évitée chez les personnes prenant des anticoagulants comme Coumadin (warfarine) ou Plavix (clopidogrel). Pour cette même raison, vous devez arrêter de prendre de la vitamine E deux semaines avant une intervention chirurgicale afin d’éviter tout saignement excessif.

Les suppléments de vitamine E doivent également être évités chez les personnes ayant des antécédents de crises cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux, de troubles de la coagulation ou de cancers de la tête et du cou.

En plus des anticoagulants, les suppléments de vitamine E peuvent interagir avec certains médicaments, notamment le médicament immunosuppresseur Sandimmune (cyclosporine), certains médicaments de chimiothérapie, les statines comme Lipitor (atorvastatine) et le tamoxifène.

Les suppléments de vitamine E sont présumés sans danger pendant la grossesse et l’allaitement. Pour éviter les interactions et les effets secondaires imprévus, informez toujours votre médecin si vous prenez un supplément quotidien de vitamine E.

Dosage et préparation

Lorsqu’elle est utilisée comme supplément quotidien, une dose de 15 mg est considérée comme sûre et efficace. Lorsqu’elle est utilisée pour traiter une carence diagnostiquée, la dose peut être augmentée jusqu’à 60 à 75 mg par jour. Tout ce qui dépasse ce seuil doit être abordé avec prudence, idéalement sous la supervision d’un médecin et pour un traitement à court terme uniquement.

Les suppléments de vitamine E sont le plus souvent vendus sous forme de capsules de gel mou. Il en existe deux types que l’on trouve généralement sur les étagères des magasins : Le D-alpha-tocophérol (la forme naturelle) et le Dl-alpha-tocophérol (la forme synthétique). Les deux agissent de manière similaire, mais il faut près de deux fois plus de Dl-alpha-tocophérol pour obtenir la même concentration sanguine. Il existe également des tocophérols mixtes.

Le dosage de la vitamine E peut prêter à confusion car les produits sont étiquetés de différentes manières, notamment en UI, en milligrammes, en apport nutritionnel recommandé (ANR) ou en limite supérieure de tolérance (LST). Aux États-Unis, la plupart des produits sont encore étiquetés en UI.

Il existe des formules simples que vous pouvez utiliser pour vous assurer que vous restez dans les limites de la dose journalière recommandée de vitamine E :

  • Pour calculer la dose en milligrammes de D-alpha-tocophérol, multipliez les UI par 0,67. Selon cette formule, 25 UI équivalent à 16,75 mg.
  • Pour calculer la dose en milligrammes de Dl-alpha-tocophérol, multipliez les UI par 0,43. Selon cette formule, 50 UI correspondent à 21,5 mg.

Ce qu’il faut rechercher

Aux États-Unis, les suppléments vitaminiques ne font pas l’objet de tests et de recherches aussi rigoureux que les médicaments. C’est pourquoi la qualité peut varier d’une marque à l’autre.

Lorsque vous achetez des suppléments de vitamine E, optez pour des marques qui ont été testées volontairement par un organisme de certification indépendant comme l’U.S. Pharmacopeia (USP), ConsumerLab ou NSF International.

La vitamine E peut se dégrader rapidement si elle est exposée à une chaleur extrême ou à la lumière directe du soleil. Pour éviter cela, conservez-les dans leur contenant original résistant à la lumière, dans une pièce fraîche et sèche. Surveillez toujours la date limite d’utilisation et jetez les capsules de gel périmées, décolorées ou présentant des signes de fuite.

L’huile de vitamine E, disponible dans les pharmacies et les magasins d’aliments naturels, est destinée à un usage externe uniquement.

Autres questions

Quels sont les aliments les plus riches en vitamine E ?

D’une manière générale, il est toujours préférable de puiser ses vitamines dans les aliments plutôt que dans les suppléments. Même si vous avez une carence diagnostiquée, vous pouvez bénéficier d’une augmentation de votre apport alimentaire avec des aliments riches en vitamine E comme.

  • Huile de germe de blé: 21,8 mg par cuillère à soupe (ou 135 % de votre valeur quotidienne).
  • Lesgraines de tournesol: 7,4 mg par portion d’une once (ou 49 % de la valeur quotidienne)
  • Amandes: 7,4 mg par portion d’une once (ou 49 % de la valeur quotidienne)
  • Avocats: 4,2 mg par avocat (soit 28 % de la valeur quotidienne).
  • Truite: 4 mg par truite moyenne (soit 26 % de la valeur quotidienne)
  • Épinards: 3,7 mg par portion d’une tasse (soit 25 % de la valeur quotidienne).
  • Courge musquée: 2,6 mg par portion d’une tasse (soit 18 % de la valeur quotidienne).
  • Kiwi: 2,6 mg par portion d’une tasse (ou 18 % de la valeur quotidienne).
  • Brocoli: 2,3 mg par portion d’une tasse (soit 15 % de la valeur quotidienne).
  • Huile d’olive: 1,9 mg par cuillère à soupe (soit 13% de la valeur quotidienne)
  • Crevettes: 1,9 mg par portion de 3 onces (ou 13 % de la valeur quotidienne).

Sources des articles
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